jeudi 13 novembre 2008

Journal du voyage

CONGO-KINSHASA

          RDC

VOYAGE SOLIDAIRE

8-25 JUILLET 2008 (sans les photos...)

 

 

 

Si notre voyage a pleinement réussi ce n'est pas seulement par la générosité des dons (bien qu'elle fut importante) et le confort financier ainsi apporté, mais aussi par la force de la prière des groupes paroissiaux,des paroissiens, des prêtres de la Riviera et d'ailleurs, et toutes les prières individuelles , qui ont intercédé pour nous durant toute la préparation du voyage et sa réalisation proprement dite.N'oublions pas tous ceux qui nous ont aussi soutenu et accompagné par la  pensée(prof's du gymnase...)

 

8 JUILLET,18H,ARRIVÉE À KINSHASA

Kim raconte: 

« Le mardi huit juillet 2008, nous atterissons a l'aéroport de Kinshasa. Nous descendons de l'avion et posons le pied en Répuplique Démocratique du Congo. Bien qu'il fasse nuit la température est très agréable, et nous remarquons tout de suite le climat humide et chaud annoncé. Dès les premiers pas nous croisons des policiers qui insistent pour que nous ne sortions pas du chemin dessiné sur le sol et qui nous amènent au terminal. Le passage des contrôles frontaliers se fait sans problèmes et nous arrivons rapidement au "bagage claim". C'est à ce moment que tout se complique! »

La récupération des bagages sur le tapis roulant demande patience et organisation: une partie du groupe veille sur les bagages déjà récupérés alors que l'autre monte au front pour  tenter d'abord de reconnaître son bagage puis d'approcher suffisamment pour essayer de saisir l'objet au vol (c'est tout un art, je vous l'assure, vu la densité de la population à cet endroit!). Ajoutez encore à cela, l'impatience de chaque voyageur qui veut lui aussi se saisir de son bagage, la chaleur moite ambiante...

Malgré tout le calme et la patience dont chacun a fait preuve, nous devons constater que 10 bagages nous manquent et pas n'importe lesquels: ceux qui contiennent justement pyjamas, brosse à dent, sous-vêtement de rechange... en gros le nécessaire vital. Patience encore, il faudra attendre 3 jours pour les récupérer!

 

Beaucoup de bonnes volontés nous attendent pour aider à porter les bagages, mais espèrent aussi une rémunération de 5 à 10 $, il faut bien survivre!

Finalement, le commandant de l'aéroport s'y colle et c'est lui qui reçoit la piècette.

Ecouton encore Kim nous raconter:

« Après avoir été réclamer les valises manquantes, nous quittons l'aéroport.
A la sortie, notre précieux guide-organisateur-ami Teddy nous attend, la grande aventure peut commencer.

 Juste devant celui-ci, un minibus, au couleur congolaise que le conducteur devra toujours éteindre en le faisant caler et qui nous servira de transport durant tout le périple en tombant régulièrement en panne.

Fiston et Valentin, nos fidèles pilotes sont accompagnés d'un pick-up pour transporter les bagages. Ces derniers chargés, nous patientons un moment à l'aéroport. Durant cette attente, des enfants congolais viennent mendier autour de nous et proposent de nous vendre des oeufs ou d'autres choses. Ceci nous donne un avant-goût de l'extrème pauvreté de la capitale, et touche assez fortement quelques personnes. Nous partons ensuite en direction du séminaire à bord du minibus. La traversée nocturne de la ville est très intéressante. Les Congolais sont tous dans la rue, à parler avec leurs voisins et à s'occuper comme ils le peuvent. Ils ne sont pas comme la plupart des européens, renfermés chez eux devant la télévision. Ils vivent de ce qu'ils ont, à savoir presque rien, mais ils vivent... plus. L'autre point intéressant de la soirée est aussi leur façon de conduire, après une heure de traversée,  nous ne savons toujours pas vraiment s'il faut rouler à gauche ou à droite de la route . Nous constatons aussi l'état dégradé des routes. Le goudron n'est souvent qu'un souvenir.

Kinshasa nous donne déjà une superbe impression, avant même d'avoir vu les enfants de Massina. »

 

 

RIGHINI: LE SEMINAIRE JEAN-PAUL Ier

  Un grand merci aux abbés José, Victor,aux séminaristes présents lors de notre séjour, aux dames de la cuisine, aux portiers, aux invités... qui ne nous ont pas accueilli, mais ont tout simplement fait que nous nous sommes sentis chez nous dans leur maison.

Que dire du pain, beurre, confiture, nutella, boissons chaudes toujours à disposition matin et soir et qui nous ont permis de nous retrouver en famille le soir après la journée passée à l'extérieur. Cela est inestimable: que Dieu vous bénisse pour avoir ainsi agrandi votre maison ,et plus encore, celle de votre coeur, pour nous!

Un bel accueil aussi de la part de l'abbé Victor et de la communauté paroissiale lors des messes du matin.

Un super partage aussi autour du gâteau d'anniversaire du Père José, avec soeur Brigitte  du Congo-Brazza et tous les autres invités.

 

Parlons aussi de la sécurité offerte par ce lieu clos d'une enceinte, ne permettant pas l'accès aux personnes extérieures, et des gardiens veillant la nuit sur le portail.

 

En l'un de ces veilleurs, j'ai rencontré l'incarnation vivante de l'humilité (et je ne l'oublierai pas ): tour à tour porteur d'eau, serveur, veillant àl'approvisionnement continuel de notre table, à notre confort, sans jamais mot dire , sinon de répondre à notre bonjour, accomplissant tout simplement sa tâche, dans le don de soi le plus absolu .

 


Kinshasa est vaste, c'est un monde, une vie en soi, mais ne représente pas la réalité congolaise dans son entier.

Dans la même ville, on peut découvrir plusieurs réalités: Matonge, le centre-ville, mais aussi Masina le quartier sans fil.

Nous avons visité les extrémités de la commune de Kinshasa: Maluku et Kinsuka, respectivement les 13 et 23 juillet.

 

Kinsuka est l'extremité de Kinshasa, côté Bas-Congo. Elle longe le fleuve qui est aussi frontière avec le Congo-Brazza, ce qui la rend zone sensible et entraîne la présence assidûe et contrôlante de policiers, soldats et mouchards qui rendent les abords du fleuve un peu inhospitaliers. Il y est interdit de prendre des photos: est-ce à cause de la zone frontalière ou du travail des enfants dans les carrières de pierres. Cette pierre rose qui bâtit tout le pays et dont la plupart ignore le nom, il s'agit du coltan.

Ce jour-là, nous nous ne travaillons pas, nous sommes invités à des festivités: l'anniversaire d'un cousin de Roger qui n'est autre qu'un ex-général du président Mobutu. Est-il toujours en fonction? Toujours est-il qu'il est un gros poisson!

Le premier élan du groupe, à peine arrivé dans la grande maison du général est de se diriger vers le fleuve, tant l'envie de se tremper les pieds est grande.

En route pour une traversée à guêt d'une partie du fleuve, avec l'interdiction de photographier. Roger, d'origine congolaise, emporte son appareil en cachette et se le fait confisquer. Le Congo est un pays de négociation , où la Parole, plus qu'ailleurs crée la réalité et c'est ainsi qu'après moultes palabres et paroles haut décibels, Roger parvient à récupèrer l'arme du crime.

Nous revenons alors prêts à déguster le succulent buffet qui est préparé, au  menu: chenilles, frites, foufou, poisson grillé, enfin un résumé des merveilles de la cuisine congolaise et quelques spécialités européennes (dont un délicieux gâteau d'anniversaire à la crème)

Et au menu des relations humaines: beaucoup d'échanges avec la vingtaine d'invités présents.Cet anniversaire n'est pas seulement une fête de famille, mais une fête de la rencontre.

Pour nous faire plaisir, une musique européenne est introduite, mais nous demandons bien vite à délecter nos ouïes d'une typique musique congolaise.

 

Maluku: c'est aussi les bords du fleuve, un village de pêcheurs, où enfants et adultes ne sont nullement choqués par la présence des mundele (blancs) que nous sommes. C'est aussi un village d'attente: quand le navire est en panne, c'est ici qu'on attend la réparation.

Les pêcheurs s'éloignent de leur famille pour 1 à 2 semaines de pêche,et assument seuls leur quotidien, c'est ainsi que l'on découvre une bonne trentaine d'hommes faisant leur lessive à l'extremité du village, sur le bord du fleuve.

Un tour en pirogue nous permet de nous mettre un peu dans la situation de l'homme qui part en mer, en miniature, mais surtout nous fait prendre conscience de la force du fleuve.

Les poissons sont vraiment fraîchement pêchés et, après avoir effectué des transactions avec les forces de l'ordre pour pouvoir prendre des photos, Léon négocie avec les femmes qui vendent leurs marchandises. Chez qui allons-nous déguster les liboke (papillotes dont le nom diffère selon la sorte de poisson qui sert à les préparer- malangua-liboke ou yangolo-liboke)?

Ces femmes donnent aussi des astuces quant à la vie du quartier (la sécurité).Elles-mêmes sont nos protectrices, si nous mangeons dans leur échoppe, elles ne veulent pas qu'il nous arrive quoi que ce soit.Elles mêmes se chargent de négocier le prix du kwanga auprès de l'enfant le plus obéissant, donc, qui nous servira le plus rapidement et le plus fidèlement possible.

QUESTIONS/RÉPONSES:

Virginie, 21 ans:

«  je pense qu'on aurait du passer plus de temps avec les enfants de la rue qui eux on besoin de parler avec nous de notre soutiens, alors qu'on a passé tout notre temps avec ceux qui ont famille, de quoi vivre etc... »

 

Virginie,une des grandes richesses du Congo, c'est la parole, l'échange, et on peut le vivre, l'expérimenter avec toute personne croisant notre chemin,où que l'on soit, on en ressortira embelli, enrichi.La famille dont tu parles-qui est celle qui accueillera le groupe des 10 enfants de la rue dans le centre SOTOUS- est composée de 2 adultes et 7 enfants.Si elle a semblé si bien nourrie en notre présence, c'est qu'elle était notre famille nourricière durant notre séjour et que le forfait que nous avons donné pour notre dépense alimentaire a permis aussi à cette famille de manger à la même tablée, à la même assiette que nous. C'était un partage, déjà.En notre absence ils vivent la même difficulté que la majorité des familles congolaises: comment allons-nous nourrir nos enfants, aujourd'hui?

Le papa de cette famille gagne 70$ par mois, il a 7 enfants. Un enfant scolarisé doit payer 30$ par trimestre comme écolage, comment réaliser ce tour de passe-passe?

 

Merci pour ta question intéressante qui nous permet d'aller au fond du problème, et nous redit de ne pas nous fier aux apparences.


« Il ne faut pas partir avec les organisateurs qui viennent du pays, ce n'est pas la même chose c'est embarrassant on se sent délaissé,parfois. »

 

Ta question nous permet de toucher le point crucial d'un tel voyage: la sécurité!

Si tu n'es pas kinois,tu ne peux pas t'aventurer à Kinshasa en toute sécurité.

Dès le départ, et pour presque chaque situation que nous avons vécue (pas seulement aux barrages policiers), un gros travail de négociation a été réalisé par les accompagnants autochtones, soit Teddy,Roger et Léon.Neutralisant ainsi l'action des bandes du quartier de Masina pour qu'elles aillent travailler un peu plus loin, nous permettant ainsi à nous, les mundele de nous promener sans nous faire racketter dans le quartier.

Entre informer des réalités de ce qui se vit in situ à Kinshasa (durant notre séjour 5 personnes sont mortes par balles, dans une ville de 10 millions d'habitants, il est vrai)et ne pas proclamer cette mauvaise publicité par souci de ne pas jeter le groupe dans la panique, la marge exacte est difficile à trouver et laisse la place à une critique possible.

Kinshasa est une ville sûre,mais il convient d'être prudent et la prudence commence par la négociation, c'est cela qui rend la sécurité possible.Et cette sécurité là n'est pas à la portée d'un blanc seul, livré à lui-même.

 

« on aurai pu faire participé les enfants de la rue à la peinture à faire des dessins quelques chose qui leurs correspond.. mais bon ce ne fut pas le cas. »

 

 

Il est important de ne pas forcément plaquer nos désirs ou nos habitudes sur la population qui nous accueille.Tu as remarqué que les enfants de N'djili savent très bien vivre leur art, celui de la percussion, qu'ils habitent pleinement. Peut-on sans autre amener notre manière de faire travailler les enfants, en pensant qu'elle est celle qui leur correspond?

 

 

JARDIN BOTANIQUE DE KISANTU

« Au coeur de la ville, on n'y voit beaucoup de pollution et une ville très peuplée alors dès qu'on sort de la ville on n'y voit des paysage à perte de vue c'est magnifique. » Virginie

 

Aprés 2 heures de route,très bonne, bien entretenue et quelques barrières policières, nous atteignons le jardin de Kisantu Le jardin est situé dans le Territoire de Madimba, dans la province du Bas-Congo, à 120km au sud de Kinshasa.

Le parc a été créé en 1900 par le frère Gillet,belge. Depuis 1975, il est propriété de l'état congolais.Aujourd'hui, le jardin a une superficie de 225 ha. Depuis 2004, le Jardin botanique de Belgique et le WWF appuient la réhabilitation du Jardin grâce au financement de l'Union Européenne.

Nous y découvrons la beauté et la majesté de ce beau pays congolais: des arbres élancés jusqu'au ciel, majestueux,des essences diverses (eucalyptus,...), une nature luxuriante(alors que nous ne sommes même pas en saison des pluies), un jardin fleuri, nos plantes d'appartement que nous retrouvons ici dans leur lieu d'origine,grandeur nature.

 

Abrité sous un parasol géant(entendez par là un de ces immenses arbres) nous dégustons un pique-nique de luxe préparé par 2 dames amies de Roger.Chacun, à son rythme, visite le parc, son musée, sa boutique souvenir.

Nous y rencontrons de jeunes kinois qui découvrent leur jardin botanique, tout comme nous, et sont émerveillés d'une si grande beauté dans leur pays.

Cette visite nous redit que Kinshasa seule n'est pas le Congo et il ne faut pas hésiter à se le prouver en sortant de la grand ville.Car, en route, nous trouvons des villages propres, bien entretenus, des collines boisées, une nature que, nous petits suisses spécialistes de l'environnement, savons apprécier.

EPILOGUE

 


Le mot de la fin revient à Kim:

 

« Hier, samedi 26 juillet nous avons atterri à Genéve après un voyage inoubliable et riche en rencontres. »

...nous nous retrouverons en 2010 au Rwanda, avec l'abbé Régis Kabanda.

NOTRE VISITE À L'AMBASSADE SUISSE

le lendemain de notre arrivée, le 9 juillet

But: se faire enregistrer . Au cas oû il y aurait un problème, il est important que l'état suisse ait connaissance de la présence de ses ressortissants sur sol kinois.

Quand un parisien veut visiter l'Elysée, cela se passe le mieux du monde.

A Kinshasa, quand on veut simplement passer devant la maison présidentielle, les difficultés s'annoncent. Et de fait, pour aller à l'ambassade suisse, il faut passer devant la résidence du Président Kabila, qui est non seulement gardée par des soldats armés, mais dont la rue y permettant l'accés est aussi bouclée des 2 côtés. Donc, il faut d'abord parlementer, s'excuser de s'être trompé de chemin (ce qui nous évite les coups de bâton requis dans un tel cas de figure) et se renseigner sur le comment accéder à notre but, car nous en avons bien un, nous n'avons pas feint de nous égarer...

Le fair-play jouant des 2 côtés, nous avons l'autorisation de faire demi-tour et de faire le détour nous permettant de joindre l'ambassade.

L'ambassade est un état dans un état. Les citoyens suisses attendent, comme des requérants d'asile,et doivent se justifier de leurs intentions en remplissant chacun un formulaire, seulement pour entrer sur leur territoire.

Nous sommes ensuite bien accueillis par Mme la consul qui nous donne par écrit les recommandations sécuritaires d'usage et nous demande de faire part également de notre départ.

C'est la magie de l'aventure qui commence, après l'ambassade, à nous Kinshasa... et nous sommes aussi à toi: totus tuus!

 

 ARRIVÉE AU CENTRE SOTOUS:QUARTIER SANS FIL

Vers 13h30, mauvaise heure, ça sent le bouchon( et pas celui qui permet de se désaltérer!): voitures en panne qui bloquent le passage, circulation dense à l'heure de pointe... nous quittons l'ambassade pour rejoindre Masina, le quartier sans fil (qui porte bien son nom, car souvent privé d'électricité).

Durant les mois de préparation,nous avions demandé à la famille amie qui nous accueille et accueillera les enfants de la rue du centre SOTOUS-celle de Teddy et Sylvie- d'essayer de nous préparer les repas pour que nous tenions plutôt un horaire européen que kinois. Pour une première, c'était réussi puisque le jour là, en raison de notre difficulté à traverser la ville nous dînons à 15h. Les estomacs hélvétiques , déjà victimes du décalage horaire d'une heure, de plus réglés comme des horloges-suisses- ont de la peine à ignorer que leur estomac est tombé dans leur talon.

A Masina, nous ne sommes pas reçus dans la tradition qui veut chants, danses et bruit, mais nous sommes attendus , comme le Messie, par les enfants du quartier. Nous sommes accueillis comme des frères partis depuis longtemps à l'étranger, ça on kiffe!Ce jour là était celui des 3 R pour Rencontres ...à l'ambassade, avec les embouteillages et avec le repas africain.


Sylvie, notre hôtesse, nous a chaque jour préparé le repas avec ses filles.

Quartier pauvre, reculé, pas habitué à voir autant d'étrangers débarquer ainsi chez eux.

Le petit Roger, 3 ans, n'a pas tardé à nous adopter et à demander chaque jour à papa Teddy « où sont nos blancs? » lorsque nous tardions à arriver le matin.

 Une consigne donnée aux jeunes, quand on leur dirait « mundele » (blanc), leur rétorquer « moto muindo ».

Cela a progressivement décontenancé les enfants du quartier.

Tous les jours à Masina se répéteront ainsi, sauf que les relations s'affinent et, petit à petit, nous devenons habitants du quartier, nous faisons partie du paysage.


LA NOTION DE TEMPS EN AFRIQUE

 

En Afrique les gens marchent lentement, pour avoir l'endurance , pour pouvoir durer dans l'effort. Ils sont marathoniens de la vie, au sens propre comme au sens figuré.

Ici, en Suisse, on marche vite, mais sur une petite distance.

Là-bas, le bus n'a pas d'horaire.

Ici la vie est fragmentée:15mn pour le transport, arrivée à l'heure sur le lieu de travail, tout est prévu, organisé.

A Kinshasa, la vie même impose un espace de « liberté », laisser la place à l'imprévu. En effet, rien n'est tracé d'avance dans le quotidien, à chaque minute, tout peut-être remis en question.

Par exemple, le bus, je ne sais quand il part, comment pourrais-je savoir quand il arrive? La panne, l'accident sont monnaie courante, il n'y a aucune certitude.

C'est sans doute pourquoi Dieu s'est inscrit en lettres d'or dans le coeur des congolais, leur donnant cette aptitude à la confiance, cette force , cette espèrance qui nous manque trop souvent et que notre société ne nous demande pas et ne nous permet pas beaucoup non plus.

LES ENFANTS DE N'DJILI

Mama Odile, entourée de plusieurs paroissiennes catholiques de son quartier ont constaté combien d'enfants étaient livrés seuls , à eux-mêmes dans la rue.

Leur coeur de mama chrétienne n'a pu se satisfaire de cette situation. Il y a 1 ou 2 années déjà, elles ont décidé de se regrouper pour leur offrir un repas, puis, aidées par de bonnes âmes qui ont fait des dons, elles ont reçu le local où elles peuvent héberger ces enfants. Petit à petit la vie s'est organisée, on a trouvé des éducateurs, afin de les remettre à niveau scolairement parlant, leur permettant, sous 2 ou 3 ans, de regagner l'enseignement officiel.

Ces enfants-là sont doués d'une grande intelligence, doublée d'une espèrance sans borne. Quelque soit leur difficulté, le retard scolaire accumulé, personne ne doute de pouvoir accèder à l'échelon plus élevé.

 Un acte thérapeutique est posé sous forme d'atelier de percussions.

Les enfants vivent pleinement ce moment, se donnent et s'adonnent a leur art avec tout leur coeur, toute leur âme et tout leur savoir-faire.

L'ACADÉMIE DES BEAUX ARTS

 LE CHANTIER

la peinture:

Partie centrale et majeure de notre voyage, attendue avec impatience par les jeunes. Ils ont pu montrer leurs talents de peintre, leur savoir-faire dans la préparation des murs, avant que la partie peinture ne débute réellement (isolation des plinthes et plafonds).

Les murs étant très humides, il a d'abord fallu les enduire de chaux (ce qui a aussi nécessité une recherche de ce produit avec comparaison de prix à travers Kinshasa). Cette chaux est un produit du pays, puisqu'elle vient du fleuve.

Un peu de patience en attendant que le séchage se fasse puis, 2ème couche avec la couleur définitive préparée par nos soins (entendez par là mélange de la dispersion blanche avec le jaune qui permet de donner un blanc cassé un peu plus chaud).

Tout le monde met la main à la pâte. On peint 2 salles: celle de jeux (playstation) et la salle ordinateurs proprement dite.

Certains jeunes n'ont jamais peint en Suisse, ils s'en donnent alors à coeur joie, aussi pour montrer leur bonne volonté.

C'est un tel acte qui compte beaucoup pour les enfants à qui on apporte notre aide: montrer qu'on est là pour eux, pour faire quelque-chose rien que pour eux, pour les aider à progresser dans leur avenir.

 

Les ordis:

Après le transport par avion,avec tous les chocs que cela suppose, il nous faut prendre une demi-journée pour vérifier l'état de marche de nos « bécanes »

En raison de l'instabilité de l'alimentation éléctrique, il nous faut aussi nous assurer que les ordis sont en mesure de se mettre en route dans de telles conditions.

Pour les installer dans la salle , nous faisons faire une magnifique table en bois qui se posera le long du mur et permettra de poser la série d'ordinateurs. Malheureusement, notre menuisier la construit d'une seule pièce, ce qui la rend inapte à entrer par la porte .Le menuisier se ravise donc, la coupe en deux et la voilà installable et installée en presque un clin d'oeil.

Comme nous sommes dans le quartier sans fil (avec des coupures de courant de 7 jours), nous nous voyons très vite dans l'obligation d'acheter un groupe électrogène qui permettra une alimentation sans interruption et une utilisation possible des ordis et d'internet par la suite.

 

TÉMOIGNAGE D'UNE PARTICIPANTE

Ce voyage a été pour moi une source de découverte. Tout d’abord au niveau du transport. C’était la première fois que je prenais l’avion que je découvrais un aéroport, celui de genève. Deuxiement je partais pour la prémière fois, sans mes parents, dans un autre continent, L’ Afrique, plus précisément La République Démocratique du Congo (RDC), le Zaïre pour d’autre qui est mon pays d’origine.

Ayant vu des théatres congolais et des reportages sur la RDC, j’étais surprise dès mon arrivée. Car je m’étais fait pleins de films, j’avais une autre vision du Congo. Un Congo sale où surement je n’aurais jamais apprécié de poser mes pieds. Et tous ça à causes des reportages, des photos qui montrent souvent la misère, des quartiers sans structure ou encore des situations défavorables du pays.

Mon arrivée à Kinshasa  restera inoubliable. Non pas parce que c’était une arrivée exceptionnelle mais parce que c’était une autre partie des mes origines  que je  allais découvrir et qui me permettrai alors de comprendre mes parents et de voir de mes propres yeux où ils avaient vécu. Pour moi ce voyage était une opportunité de réaliser un de mes rêves qui était de pouvoir rencontré des gens qui ont réellement besoin de nous. Et être tout simplement à leur écoute.

Arrivée sur la piste d’atterissage tout le monde et moi-même avions applaudi le pilote qui nous avait si bien conduit de Belgique jusqu’à N’Djili , le deuxième aéroport de ma vie. Je vous épargne mes impressions durant le voyage lors des trous d’air, des zones de perturbations, du décollage et de l’atterissage.

Le climat : je pensais au début qu’il allait faire énormément chaud  et qu’on aurait des températures allant de 30°à 39° C. Ce n’était pas le cas il faisait un peu plus frais, on avait des températures comme 22°, 25°C le soir. Nous nous  étions arrivés le soir , le climat était assez bon, c’était un temps chaud et sec. Au début j’étais un pu débousolée sans mes belles montagnes vaudoises mais au fil du temps je m’étais habitué et m’étais fait d’autres repères tels que la nature, les plantes que Dieu nous a gratuitement offert.

Le logement :  Nous étions acceulli par des personnes très aimables, serviables et toujours de bonne humeurs qui prenait soin de nous. Chaque matin nous avions eu droit à notre lot de rayon de soleil, leur sourire, pour bien commencer la journée.                                                                                                                                     Le séminaire où nous étions logés était bleu et gris et avait une belle architecture et un beau paysage qui l’entourait. Nous étions chacun dans une petite chambre composés : d’un lit, d’un bureau, d’une armoire, d’une étagère et d’une douche.

Masina : Était le lieu où la plupart du temps on dînait, soupait et  passait nos journées. Là on avait pu vivre un peu comme des congolais, c’est-à-dire  voir leur « misère »  et la vivre, telle que la coupure de courant pendant une semaine. On avait aussi fait connaissance avec plein de personne, qui malgré la misère, les difficultés, l’organisation du pays,… vivent toujours avec le sourire sans se plaindre à tout bout de champs.

Toutes les personnes que j’ai pu rencontré durant le voyage avait un cœur rempli d’amour à telle point qu’on se croirait membre de leur famille. Ses personnes étaient toujours acceuillant et souriant ils rayonnaient. Chacunes de ses  personnes avaient une lueur que je ne saurai expliqué on pourrait dire une lueur denvie dans leurs yeux que nous, malheureusement nous avons pas et qui fait toute leur beauté malgré leur condition de vie.

Le fou-fou




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Le manioc




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